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Bangladesh
Bangladesh
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8 mars 2007

Paris Londres Dhaka Chittagong

avion

Vue de gauche et de droite de la fenêtre de ma chambre

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Me revoilà dans un monde qui m’intéresse, avec des immeubles éventrés ouverts aux vols des corbeaux, des fumées qui montent dans le ciel jaune, la jungle entre les immeubles, une foule compacte qui circule avec tous les moyens de transports imaginables, des klaxons continus et des néons verts qui s’éclairent dans la nuit.

Chittagong n’est pas tout près, et il m’a fallut 24 h pour y arriver. Un Paris Londres calme,

le passage de la sécurité londonien qui a été une longue épreuve, 11 heure de vol délicieux et arrosé, puis l’arrivée à Dhaka à 2 heures du matin.

J’ai attendu ma correspondance pour Chittagong annoncée à 8h et j’ai tourné dans l’aéroport endormi pour me baigner des premières atmosphères du Bangladesh.

Puis je me suis posé et ai plongé dans le roman d’Amitav Ghosh, « Le pays des marées » en discutant de temps à autre avec les personnes qui venaient s’asseoir à côté de moi.

J’ai retrouvé tout le calme et la bienveillance des bengali, mais ceux d’ici contrairement à ceux de l’Inde ont moins l’habitude de croiser des étrangers… et étaient curieux de savoir ce qu’un étranger pouvait faire tout seul dans l’attente d’un vol pour Chittagong.

A sept heures j’ai du longuement négocier car le vol était complet, je suis arrivé à avoir une place, mais le vol a été annoncé avec du retard, puis après 1 heure d’attente, annulé.

J’ai permuté mon billet pour une autre compagnie et un vol qui s’envolait pour Cox Bazar avec une escale à Chittagong, et là je suis monté dans l’avion le moins rassurant de tous ceux que j’ai pris.

Les tissus des sièges avec de grosses fleurs comme en avaient les rideaux des années 60 indiquait son âge. Du sparadrap était posé autour des fenêtres, les veilleuses pendaient au bout des fils électriques et se balançaient au dessus de la tête, les coffres à bagages s’ouvraient au décollage et à l’atterrissage… J’étais curieusement très calme car je savais que « mon heure » n’était pas venue et nous nous sommes posés en effet très calmement sur la piste au milieu de la jungle de Chittagong à midi.

SLB le directeur de l’alliance m’attendait depuis 9 heures.

Nous avons longé le port avec les énormes bateaux et sommes rentrés dans la ville.

L’hôtel où je suis reçu me va à merveille. Grand Park Hôtel.

Il est au cœur de la ville. J’ai une belle et immense chambre de 50 m2, avec deux lits.

Elle donne sur l’avenue la plus fréquentée de Chittagong, et il suffit de me mettre à la fenêtre pour voir défiler une foule d’images extravagantes. Des camions qui roulent à tombeau ouvert avec 10 personnes endormies dans la benne sur des sacs de ciment, des rickshaws verts comme des mouches, des femmes voilées ou en sari qui traversent l’avenue et toutes les scènes de rues que seul le sous-continent indien est capable de faire se côtoyer dans la même seconde.

J’ai déjeuné avec le directeur dans le restaurant en dessous de ma chambre pour préparer le programme dense de mon séjour de travail.

Je suis très bien accompagné une fois de plus.

J’ai expliqué les portraits que je souhaitais réaliser et nous avons passé mentalement un casting des personnes susceptibles de rentrer dans le projet.

SLB est sur la même longueur d’onde que moi, et très favorable à mon désir de photographier

les figures singulières de la middle class bangladaise. Il a très vite compris que photographier un couple dans sa villa meublée en Rocher Bobois dans les 70’s ou un passionné de Napoléon dans sa bibliothèque m’intéressait plus que de continuer de nourrir le besoin d’apitoiement de l’Occident en courant après les enfants estropiés des rues.

Malgré mes 30 heures consécutives éveillées nous avons enchaîné après le déjeuner avec une séance de travail à l’Alliance.

J’y ai rencontré l’imprimeur des images, et le photographe qui va m’accompagner pendant mon séjour, Tapash.

C’est un bangladais branché un peu plus jeune que moi, avec un style mi-bollywood mi-bengali, qui affiche avec humour un machisme séducteur mais surtout qui comprend très vite ce que je veux. Il n’est pas impossible que je m’entende bien avec lui.

Le mode de travail ici n’a rien a voir avec les méthodes européennes et cela me réjouit.

On a appelé l’encadreur au téléphone qui est arrivé 10 mn plus tard avec différentes baguettes pour me faire choisir, un papier pour noter les mesures et est reparti en assurant que les 30 encadrements seraient prêts dimanche.

Dans cette ambiance de chaos tout est fluide, tout se fait, chacun s’occupe de se qu’il sait faire et rien ne butte… j’adore me plonger dans ce rythme aléatoire et j’en suis souvent récompensé.

Je dois arriver à cette heure à une quarantaine d’heures sans sommeil et je vais tenter de poster ce blog avant de m’endormir, car demain une grosse journée m’attend et Tapash vient me chercher à 10 heures pour les premières séances de photos.

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