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Bangladesh
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15 mars 2007

Sultana Nizan Mohammed Ali Sharmeen Husain

Sultana2

Sultana Nizan

MohammedAli2

Mohammed Ali

SarmeenHusain

Sharmeen Husain

Sharmeen2

Sharmeen Husain

AdilHusain

Adil Husain

Shumadri

Sumadri Chowdhury

Shumadri02

Sumadri Chowdhury

Une anecdote que j’ai oublié hier et qui m’a fait rire sur la destinée des images, c’est que lorsque pendant la séance de prises de vues j’ai montré à Shumadri dans une revue, l’image que j’ai créé pour la pub Tumulte de Christian Lacroix, il s’est levé d’un bon en disant, It’s you ? it’s you ? It’s incredible… My god !
Je n’imaginais même pas que cette image était arrivée à Chittagong, elle a du y parvenir, mais surtout un peintre de Chittagong vient d’achever une expo où il a montré une peinture qui était une réinterprétation de mon image, et Shumadri qui le connaît bien l’a vu travailler d’après mon image pendant les semaines où il réalisait la peinture dans son atelier…

Pour en revenir à l’endroit où je me suis interrompu hier, nous étions à 11 heures du matin en bas d’Alpine Hills. C’est une propriété sur une colline au cœur de Chittagong.
Elle appartient à Sultana Nizan, veuve depuis peu d’un propriétaire de plantations de thé, elle était elle-même professeur d’histoire.
La montée vers la villa est superbe. Portail discret avec une plaque de marbre fatigué Alpine Hills, dans une ruelle poussiéreuse de Chittagong, un gardien ouvre le portail et notre auto grimpe sur une route sinueuse à travers la jungle jusqu’à la villa qui est perchée tout en haut.
En un éclair cela m’a rappelé les villas de Darjeeling. La maison est enfouie dans les orchidées et les plantes de toutes sortes, les plantes elles-mêmes protégées par la jungle qui descend jusqu’à la ville en dessous.
Tout est fleuri ; les fauteuils, la balancelle, son sari… elle parle un anglais très chic et ultra rapide, on dirait une actrice italienne ou espagnole, elle parle d’hôtels à Colombo puis sans que je m’en sois aperçu parle des arrestations des politiciens corrompus… alors que je suis toujours dans les hôtels de Colombo.
Ce qui m’a surpris c’est que cette grande dame très grandiloquente est devenue toute timide lorsque elle a commencé à pauser…
Sa maison comme toute maison bengali aisée est couverte de tableaux, estampes, livres, objets chinois… lorsqu’elle était jeune professeur elle raconte qu’elle prenait le bus avec le prix Nobel de la Paix (originaire de Chittagong) lui-même professeur.
Sultana Nizan est paraît-il très respectée à Chittagong, sa famille n’a jamais trempé dans la politique, c’est une famille à la fois très riche et philanthrope.

Dans cet univers romanesque Sultana nous a  reconduit jusqu’à l’entrée devant laquelle est garée sa petite Triumph décapotable jaune offerte par son mari en 1969.

Je sais que ce n’est pas exactement l’image que l’on a du Bangladesh, mais Sultana Nizan, son esprit, sa culture, sa courtoisie et son goût pour le glamour sont je pense très représentatifs du Bangladesh.

D’ailleurs, je pense que les qualités qui me réjouissent à chaque seconde dans ce pays n’ont absolument aucun lien avec le niveau social des personnes.
Ce n’est ni parce-qu’ils sont pauvres qu’ils sont plus aptes à la douceur et la gentillesse, ni parce qu’ils sont riches. Les classes aisées ou aristocratiques n’ont pas moins de générosité que les gens des rues  et les gens de la rue ont la même élégance que les classes aisées.
Je crois que ça n’a rien à voir avec la classe d’origine mais que tout cela est une histoire de culture et que cette culture au Bengale transcende toutes les classes.
J’ai constaté l’exacte même délicatesse chez un serveur, un commercant, un intellectuel ou un grand bourgeois…
C’est un respect de soi et de l’autre dans sa forme la plus achevée.

La seule vulgarité que j’ai vu en Inde c’est chez certains nouveaux riches de Delhi ou de Bombay qui se sont tournés vers les modes de vie américains. D’un seul coup ils perdent 5000 ans de culture et de subtilités pour devenir aussi vides et bruyants que leurs modèles. Mais ceux-ci sont une infime proportion de la population.

...un peu plus tard dans l'après-midi; je reviens de faire les réglages de couleur dans le labo photo le plus improbable jamais vu; j'adore! pas de façades; des câbles partout des gens qui dorment sous les machines et Tapash très calme sur son Apple qui
imprime des images de très bonne qualité... il y a des coupures d'électricité d'une heure toutes les heures... et j'en profitais pour me plonger dans les ruelles surpeuplées du bazar. Sultana vient d'appeler pour nous inviter a dîner ce soir dans sa villa!

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