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Bangladesh
Bangladesh
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20 mars 2007

. . . . Nous avons quitté Chittagong à 8 heures

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Nous avons quitté Chittagong à 8 heures ce matin.

Hier après-midi derniers moments à l’Alliance et dans l’exposition.

J’ai signé les portraits qui seront offerts aux modèles, puis à 17 heures j’ai fait une présentation de l’exposition aux étudiants en Art et aux jeunes photographes qui sont venus en nombre.

Les professeurs me posaient des questions inintéressantes et les étudiants des questions intéressantes.

Après la présentation je me suis assis avec un groupe d’artistes, et j’ai commencé à discuter avec une femme belle et sophistiquée, cinéaste, qui se nomme Yasmine Kabir.

J’ai été médusé lorsque nous avons commencé à échanger de voir combien nous étions dans le même univers imaginaire. Les deux artistes qui m’accompagnent depuis toujours dans mon travail et qui m’aident aujourd’hui comme il y a quinze ans à nourrir mes recherches sont Duras et Chris Marker. Yasmine après quelques minutes m’a dit my first guru is Marguerite Duras, my second Chris Marker. Elle réalise actuellement un film tourné à Bhatiary le cimetière de paquebots que j’ai photographié il y a quelques jours. Et elle parlait très joliment de la féminité des hommes en turbans et longhis accrochés à ces forteresses de métal.

C’est quelqu’un de très inspiré, qui parle des esprits de Chittagong comme je cherche les esprits des villes à Chittagong et ailleurs. Ca m’a plu de voir que cette femme très habitée, dans cette ville inconnue par presque tout le monde en Europe partageait les même recherches et mêmes fantasmes que les miens, esthétiquement et intellectuellement.

Après un dernier whisky sur la véranda sombre et calme du Chittagong Club, agréable dernier dîner au 8 eme étage dans l’appartement de Christian le basque qui travaille dans le port, en compagnie de Raphaël et SLB.

Nous nous sommes quittés avec SLB, avec le projet d’une deuxième édition dans un an à Chittagong. Le travail à Chittagong va continuer mentalement son chemin dans les mois qui vont suivre et je suis curieux de voir comment l’histoire de ces images et l’envie de nouvelles images va se dérouler dans ma tête. J’aime les histoires qui se déroulent car elles sont riches. D’autant que j’ai une parfaite confiance dans l’alchimie des 3 énergies SLB/Chittagong et moi-même.

Six heures de route à travers les rizières et sur les routes encombrées du Bangladesh. A mesure que nous approchions vers Dhaka le paysage ressemble à celui que j’ai connu lorsque je travaillais à Bishnupur dans le delta du Gange près de Calcutta.

Des centaines de petites images dont je suis friand, et qui m’ensorcèlent dans ce pays ; un passage à niveau baissé et un train qui passe avec quinze personnes debout et en équilibre sur le toit d’un wagon… le reste du monde paraît toujours plus sage et ordonnée lorsqu’on connaît L’Inde ou maintenant le Bangladesh. La façon de poser son corps quelque part ou de circuler semble ne pas obéir aux mêmes principes dans cette région. Toutes les extravagances avec son corps et le réel semblent possibles.

En avant plan de ce paysage déjà captivant, sur l’écran au dessus du chauffeur, Shah Ruk Khan s’est trémoussé pendant une bonne partie du voyage.

L’entrée dans Dhaka est spectaculaire. Chittagong ferait presque penser à un petit village suisse à côté de Dhaka. Et si Calcutta est déliquescente et effondrée, Dhaka est électrique et explosée. De gros immeubles pour la plupart non terminés et des artères saturées de bus et d’une multitude de cyclo-pousse et de charrettes.

On est dans une grande ville moderne d’Asie, qui s’est développée dans tous les sens, avec des néons et du béton mais où les marchandises se déplacent sur des charrettes en bois tirées par des hommes, et où l’on se déplace majoritairement en cyclo-pousse.

Nous sommes allés au Parlement, le célèbre bâtiment dessiné et construit par Louis Kahn au moment du coucher de soleil.

Nous nous y sommes rendus et en sommes revenus en cyclo-pousse. Le conducteur est passé par de minuscules venelles entre les avenues et ce moyen de transport dans ces villes du XXI eme siècle asiatique m’enchante. On glisse et on croise à peine les cyclo-pousse qui arrivent en sens inverse, avec toutes sortes de passagers des ménagères, aux couples d’amoureux, des vieillards accompagnés d’un petit enfant en kurta brodée aux hommes d’affaires avec Ray Ban et attachés-cases.

Ces ruelles sont silencieuses à côté des grosses avenues, et on entend le concert superbe des différentes sonnettes des cyclopousses. Cette atmosphère devient encore plus envoûtante à la nuit tombée, avec ces sonnettes dans la nuit, ces visages à peine discernables dans l’ombre et les échoppes faiblement éclairées.

Ca fait des années que je regarde des livres avec ce Parlement de Louis Kahn, et il m’est arrivé d’être déçu en arrivant devant certains bâtiments célèbres.

J’ai beaucoup aimé la première vision en descendant du cyclo-pousse.

Dans cet univers de Science-fiction qu’est Dhaka, on a l’impression de voir un vaisseau spatial qui vient de se poser.

L’effet est accentué par la foule assise sur la promenade à une certaine distance et face à l’engin.

Cela m’a rappelé le grand marché central de Phnom Penh. Pour mon exposition à Phnom Penh en mai, cela m’a donné l’envie de réaliser deux images de ces deux gros vaisseaux spatiaux posés dans la ville.

Nous avons mangé une pizza au bord de la piscine de l’hôtel et sommes remontés dans la chambre au neuvième étage avec vue sur la Sky Line à peine éclairée des buildings de Dhaka.

Je vais éteindre la lumière et dormir, j’ai besoin de me reposer.

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